chroniques de xélior
Je dors très mal, cette nuit-là. Je n'ai pas croisé Marcus en revenant de l'hôpital et je dois confier mes doutes au plafond de ma chambre, avare de mots.
Le lendemain, je passe la journée à faire n'importe quoi au boulot. Madame Duboulon, la directrice de l'usine, n'a pas apprécié que je mette accidentellement le feu aux balls destinées aux entraîneurs de l'Académie royale. Elle me charge de livrer moi-même un stock de dépannage en attendant la nouvelle production. (D'après elle, c'est la procédure. Qu'est-ce qu'ils ont tous avec ça ?) Elle me prévient que si j'échoue à cette mission en apparence simple, je serais renvoyé. Autant vous dire que je n'en mène pas large.
Je l'aime bien, moi, mon travail. C'est vrai que c'est loin d'être une partie de rigolade. Effectuer les mêmes gestes à la chaîne de production use mon corps, j'ai pas des collègues hyper sympas mais... ça me convient.
J'ai décroché ce travail sans l'aide de personne, contrairement à ma place à l'Académie. Pour faire simple, à l'époque, Marcus et son équipe avaient envoyé à l'Académie plusieurs lettres de recommandation officielles ainsi qu'un virement qui l'était moins. Tout ça pour que j'abandonne au bout de trois mois. Bref.
En allant dans la réserve, je croise plusieurs collègues qui me dévisagent. On dirait que je traverse le couloir de la mort. Je continue quand même mon chemin, de toute façon, pas le choix si je veux avoir une chance de garder mon job.
J'aimerais continuer de soutenir ma mère financièrement et d'économiser pour... ben j'en sais rien, en fait. Je gagne de l'argent, j'en dépense pour ma mère, parfois des vêtements, des bouquins et... c'est à peu près tout. Marcus me loge et me nourrit gratuitement. Je dirais pas que je suis pété d'oseille, mais en 5 ans, j'ai mis pas mal de côté... Mais je m'égare, désolé. Reprenons le cours de l'histoire !
Une fois dans la réserve, je demande aux magasiniers où se trouvent les stocks de dépannage. C'est un mackogneur à la musculature impressionnante qui me guide à travers le labyrinthe d'étagères. Les quatre bras de ce pokémon lui permettent de soulever plusieurs cartons sans efforts. On les rencontre souvent dans ce genre d'entrepôt ou au sein d'entreprises de déménagement. Il trouve le carton dont j'ai besoin et m'aide à le charger dans le chariot.
Depuis la fin de la guerre, qui, en plus d'avoir causé la mort de centaines de personnes et de pokémons, a été un désastre écologique sans précédent, les habitants de Xélior réduisent leur utilisation de véhicules à moteur. De toute façon, il me faut à peine vingt minutes pour aller à l'Académie en chariot tiré par un bourrinos en forme. C'est l'équivalent de vos chevaux de trait.
En préparant l'attelage, je demande au bourrinos s'il est d'accord pour m'aider (quitte à savoir parler avec les pokémons, autant lui demander son consentement plutôt que de lui imposer ce travail, même si l'usine loue les services de son éleveur pour ce genre de tâches), puis je prends la route.
À l'approche du seul pont qui permet d'accéder à la partie orientale du pays, le Domaine royal, je croise un autre voyageur qui fait demi-tour. Il est plus tout jeune, n'est vêtu que d'une simple bure et porte un baluchon par-dessus l'épaule.
La guerre contre Ysangre a vraiment foutu en l'air la vie de plein de survivants.
Il m'avertit que le pont a été complètement détruit et que les forces de l'ordre ne sont toujours pas là pour l'aider à traverser la rivière.
– Aucun souci, lui dis-je en montrant mon étoile blanche. Je vais nous faire traverser grâce à une capacité de type psy.
L'homme n'en croit pas ses oreilles. Il me regarde comme si j'étais un envoyé du Divin et tombe à genoux pour me montrer sa reconnaissance. Je suis flatté et gêné tout à la fois. Je l'invite à prendre place à côté de moi sur le chariot afin de faire taire ses gémissements. Il me fait un peu flipper, quand même.
Le lendemain, je passe la journée à faire n'importe quoi au boulot. Madame Duboulon, la directrice de l'usine, n'a pas apprécié que je mette accidentellement le feu aux balls destinées aux entraîneurs de l'Académie royale. Elle me charge de livrer moi-même un stock de dépannage en attendant la nouvelle production. (D'après elle, c'est la procédure. Qu'est-ce qu'ils ont tous avec ça ?) Elle me prévient que si j'échoue à cette mission en apparence simple, je serais renvoyé. Autant vous dire que je n'en mène pas large.
Je l'aime bien, moi, mon travail. C'est vrai que c'est loin d'être une partie de rigolade. Effectuer les mêmes gestes à la chaîne de production use mon corps, j'ai pas des collègues hyper sympas mais... ça me convient.
J'ai décroché ce travail sans l'aide de personne, contrairement à ma place à l'Académie. Pour faire simple, à l'époque, Marcus et son équipe avaient envoyé à l'Académie plusieurs lettres de recommandation officielles ainsi qu'un virement qui l'était moins. Tout ça pour que j'abandonne au bout de trois mois. Bref.
En allant dans la réserve, je croise plusieurs collègues qui me dévisagent. On dirait que je traverse le couloir de la mort. Je continue quand même mon chemin, de toute façon, pas le choix si je veux avoir une chance de garder mon job.
J'aimerais continuer de soutenir ma mère financièrement et d'économiser pour... ben j'en sais rien, en fait. Je gagne de l'argent, j'en dépense pour ma mère, parfois des vêtements, des bouquins et... c'est à peu près tout. Marcus me loge et me nourrit gratuitement. Je dirais pas que je suis pété d'oseille, mais en 5 ans, j'ai mis pas mal de côté... Mais je m'égare, désolé. Reprenons le cours de l'histoire !
Une fois dans la réserve, je demande aux magasiniers où se trouvent les stocks de dépannage. C'est un mackogneur à la musculature impressionnante qui me guide à travers le labyrinthe d'étagères. Les quatre bras de ce pokémon lui permettent de soulever plusieurs cartons sans efforts. On les rencontre souvent dans ce genre d'entrepôt ou au sein d'entreprises de déménagement. Il trouve le carton dont j'ai besoin et m'aide à le charger dans le chariot.
Depuis la fin de la guerre, qui, en plus d'avoir causé la mort de centaines de personnes et de pokémons, a été un désastre écologique sans précédent, les habitants de Xélior réduisent leur utilisation de véhicules à moteur. De toute façon, il me faut à peine vingt minutes pour aller à l'Académie en chariot tiré par un bourrinos en forme. C'est l'équivalent de vos chevaux de trait.
En préparant l'attelage, je demande au bourrinos s'il est d'accord pour m'aider (quitte à savoir parler avec les pokémons, autant lui demander son consentement plutôt que de lui imposer ce travail, même si l'usine loue les services de son éleveur pour ce genre de tâches), puis je prends la route.
À l'approche du seul pont qui permet d'accéder à la partie orientale du pays, le Domaine royal, je croise un autre voyageur qui fait demi-tour. Il est plus tout jeune, n'est vêtu que d'une simple bure et porte un baluchon par-dessus l'épaule.
La guerre contre Ysangre a vraiment foutu en l'air la vie de plein de survivants.
Il m'avertit que le pont a été complètement détruit et que les forces de l'ordre ne sont toujours pas là pour l'aider à traverser la rivière.
– Aucun souci, lui dis-je en montrant mon étoile blanche. Je vais nous faire traverser grâce à une capacité de type psy.
L'homme n'en croit pas ses oreilles. Il me regarde comme si j'étais un envoyé du Divin et tombe à genoux pour me montrer sa reconnaissance. Je suis flatté et gêné tout à la fois. Je l'invite à prendre place à côté de moi sur le chariot afin de faire taire ses gémissements. Il me fait un peu flipper, quand même.