chroniques de xélior
Il n'en fallait pas davantage pour qu'à mon arrivée au comptoir des livraisons, je tombe sur le directeur de l'Académie. C'est un quinquagénaire avec qui la vie n'a pas été tendre. Il est de taille moyenne, le dos voûté et le visage marqué par les morts successives de son épouse et de ses trois enfants durant la guerre contre Ysangre.
– Tiens, tiens, Monsieur de Gal'Île, me fait-il de sa voix nasillarde. Alors, c'est après vous que Madame Duboulon en a ? Vous n'avez pas changé, à ce que je vois. Toujours à causer du remue-ménage.
– Bonjour, Monsieur Ledirlo (ça ne s'invente pas). Eh oui, que voulez-vous, on ne change pas si facilement. Voici vos pokéballs de dépannage. Les nouvelles devraient être achevées dans deux semaines.
Le visage du directeur se couvre d'une grimace inquiétante.
– Je suis navré que vous n'ayez pas su trouver votre place au sein de l'Académie et que vous deviez travailler à l'usine de pokéballs...
Je suis surpris par cette soudaine compassion.
– Vous savez, il n'y a pas de honte à y travailler. Vous avez bien besoin de pokéballs, non ? Donc il faut une usine et des ouvriers pour les fabriquer.
– Bien sûr. Ce que je voulais dire, c'est qu'avec vos talents, vous auriez fait un excellent apprenti chevalier. Vous auriez même pu aider notre cher prince à se défaire de sa peur des pokémons, ajoute-t-il en s'apercevant de la présence de mon binôme.
Adélion me lance son regard implorant et je comprends qu'il veut que je le sorte de l'embarras.
– Le prince Adélion saura vaincre son traumatisme le moment venu et sera diplômé en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Si vous voulez bien m'excuser, je dois retourner travailler.
Je ne lui laisse pas le temps de répondre et je fonce aux écuries, Adélion sur les talons.
– Tu l'as bien mouché !
– Ne me le fais pas regretter. Tu dois vraiment dépasser tes peurs ou tu continueras d'être la risée de l'Académie. Si tu ne t'en sens pas capable, tu devrais peut-être arrêter les études ou changer de voie.
– Pour que je finisse comme toi ?
Il comprend à mon regard qu'il aurait mieux fait de se taire. Il se confond en excuses mais le mal est fait et je décide de ne plus lui adresser la parole.
Je sais, il n'y a que la vérité qui blesse, comme on dit. Mais personne n'a envie de l'entendre parce que personne ne la réclame jamais. Je mentirais si je disais que j'étais l'homme le plus heureux du monde depuis que j'ai arrêté mes études. Mais pour autant, je suis encore libre de choisir ce qui est bon pour moi.
Je récupère le bourrinos et le chariot, et je reprends la route vers l'usine, sans me retourner. Je rumine durant tout le trajet. Bon sang, Adélion et Ledirlo ont raison. Je n'ai rien à faire à l'usine. Ma place est à l'Académie où je pourrai apprendre à maîtriser mes pouvoirs dans la filière chevalerie et me lier d'amitié avec un partenaire pokémon.
Le souvenir de la petite voix du gobou me revient en tête. Je crois que j'ai déjà rencontré mon partenaire.
– Tiens, tiens, Monsieur de Gal'Île, me fait-il de sa voix nasillarde. Alors, c'est après vous que Madame Duboulon en a ? Vous n'avez pas changé, à ce que je vois. Toujours à causer du remue-ménage.
– Bonjour, Monsieur Ledirlo (ça ne s'invente pas). Eh oui, que voulez-vous, on ne change pas si facilement. Voici vos pokéballs de dépannage. Les nouvelles devraient être achevées dans deux semaines.
Le visage du directeur se couvre d'une grimace inquiétante.
– Je suis navré que vous n'ayez pas su trouver votre place au sein de l'Académie et que vous deviez travailler à l'usine de pokéballs...
Je suis surpris par cette soudaine compassion.
– Vous savez, il n'y a pas de honte à y travailler. Vous avez bien besoin de pokéballs, non ? Donc il faut une usine et des ouvriers pour les fabriquer.
– Bien sûr. Ce que je voulais dire, c'est qu'avec vos talents, vous auriez fait un excellent apprenti chevalier. Vous auriez même pu aider notre cher prince à se défaire de sa peur des pokémons, ajoute-t-il en s'apercevant de la présence de mon binôme.
Adélion me lance son regard implorant et je comprends qu'il veut que je le sorte de l'embarras.
– Le prince Adélion saura vaincre son traumatisme le moment venu et sera diplômé en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Si vous voulez bien m'excuser, je dois retourner travailler.
Je ne lui laisse pas le temps de répondre et je fonce aux écuries, Adélion sur les talons.
– Tu l'as bien mouché !
– Ne me le fais pas regretter. Tu dois vraiment dépasser tes peurs ou tu continueras d'être la risée de l'Académie. Si tu ne t'en sens pas capable, tu devrais peut-être arrêter les études ou changer de voie.
– Pour que je finisse comme toi ?
Il comprend à mon regard qu'il aurait mieux fait de se taire. Il se confond en excuses mais le mal est fait et je décide de ne plus lui adresser la parole.
Je sais, il n'y a que la vérité qui blesse, comme on dit. Mais personne n'a envie de l'entendre parce que personne ne la réclame jamais. Je mentirais si je disais que j'étais l'homme le plus heureux du monde depuis que j'ai arrêté mes études. Mais pour autant, je suis encore libre de choisir ce qui est bon pour moi.
Je récupère le bourrinos et le chariot, et je reprends la route vers l'usine, sans me retourner. Je rumine durant tout le trajet. Bon sang, Adélion et Ledirlo ont raison. Je n'ai rien à faire à l'usine. Ma place est à l'Académie où je pourrai apprendre à maîtriser mes pouvoirs dans la filière chevalerie et me lier d'amitié avec un partenaire pokémon.
Le souvenir de la petite voix du gobou me revient en tête. Je crois que j'ai déjà rencontré mon partenaire.