la déesse de la terre
Il y a fort longtemps, sur la planète Edenya, existaient des humains qui nous ressemblaient beaucoup. Ils vivaient cependant sans tout notre confort actuel, un peu comme au Moyen Âge. Au début, ils n'étaient pas nombreux. Ils occupaient une vaste île, Primalia, jadis offerte par la déesse de la Terre. Les origines de la déité se perdaient d'ailleurs dans la nuit des temps.
Des siècles durant, on ignora les avertissements des druides et des druidesses, ces hommes et ces femmes qui protégeaient, guérissaient et comprenaient la nature grâce aux enseignements de la divinité. Des siècles durant, on pilla les ressources de Primalia sans tenir compte des menaces de la déesse.
Après avoir extrait le dernier minerai, après avoir pollué le dernier cours d'eau, après avoir coupé le dernier arbre, les humains plièrent baguage et embarquèrent à bord du navire qui avait conduit leurs ancêtres jusqu'à Primalia. Il était temps de conquérir une nouvelle terre où vivre.
L'arrogance du chef des humains n'égalant que son impudence, il isola le clan druidique sur un navire à part, convaincu de ne pas avoir besoin de ses conseils durant le voyage. Les druides étaient pourtant sages et instruits. Ce fut d'ailleurs leur bateau qui échappa aux maladies envoyées par la déesse de la Terre. Elle se chargea de punir le chef et ses fidèles pour avoir dévasté le pays qu'elle avait donné à leurs aïeux.
La déesse récompensa ensuite les druides, qui avaient toujours respecté ses enseignements : elle leur montra le chemin vers une petite île fertile et hospitalière, Deuxior.
Le temps passa. Un nouveau chef émergea et les humains, qui devenaient de plus en plus nombreux, oublièrent bien vite les leçons du passé. Il ne restait que très peu de druides pour répandre les enseignements de la déesse de la Terre et pour enseigner l'Histoire.
Les habitants de Deuxior les moins vertueux – à savoir les plus nombreux – incendiaient les forêts pour débusquer le gibier plus facilement. Ils chassaient plus que de raison, ce qui favorisait l'extinction d'une centaine d'espèces animales comme végétales. Inévitablement, l'île devint aussi stérile qu'inhabitable.
À peine cent ans après leur arrivée à Deuxior, les humains entreprirent un nouveau voyage maritime. Les druides encore en activité tentèrent de faire entendre raison à leurs semblables mais l'on n'accorda que peu de crédit à leurs consignes. L'ordre druidique semblait appartenir à un autre temps.
Des siècles durant, on ignora les avertissements des druides et des druidesses, ces hommes et ces femmes qui protégeaient, guérissaient et comprenaient la nature grâce aux enseignements de la divinité. Des siècles durant, on pilla les ressources de Primalia sans tenir compte des menaces de la déesse.
Après avoir extrait le dernier minerai, après avoir pollué le dernier cours d'eau, après avoir coupé le dernier arbre, les humains plièrent baguage et embarquèrent à bord du navire qui avait conduit leurs ancêtres jusqu'à Primalia. Il était temps de conquérir une nouvelle terre où vivre.
L'arrogance du chef des humains n'égalant que son impudence, il isola le clan druidique sur un navire à part, convaincu de ne pas avoir besoin de ses conseils durant le voyage. Les druides étaient pourtant sages et instruits. Ce fut d'ailleurs leur bateau qui échappa aux maladies envoyées par la déesse de la Terre. Elle se chargea de punir le chef et ses fidèles pour avoir dévasté le pays qu'elle avait donné à leurs aïeux.
La déesse récompensa ensuite les druides, qui avaient toujours respecté ses enseignements : elle leur montra le chemin vers une petite île fertile et hospitalière, Deuxior.
Le temps passa. Un nouveau chef émergea et les humains, qui devenaient de plus en plus nombreux, oublièrent bien vite les leçons du passé. Il ne restait que très peu de druides pour répandre les enseignements de la déesse de la Terre et pour enseigner l'Histoire.
Les habitants de Deuxior les moins vertueux – à savoir les plus nombreux – incendiaient les forêts pour débusquer le gibier plus facilement. Ils chassaient plus que de raison, ce qui favorisait l'extinction d'une centaine d'espèces animales comme végétales. Inévitablement, l'île devint aussi stérile qu'inhabitable.
À peine cent ans après leur arrivée à Deuxior, les humains entreprirent un nouveau voyage maritime. Les druides encore en activité tentèrent de faire entendre raison à leurs semblables mais l'on n'accorda que peu de crédit à leurs consignes. L'ordre druidique semblait appartenir à un autre temps.
le dieu de l'océan
Ce fut au tour du dieu de l'Océan d'intervenir. Il régnait sur l'ensemble du territoire maritime d'Edenya ainsi que sur tous les cours d'eau des îles. Il connaissait la propension des humains à salir la nature. Le dieu conclut un marché avec le chef des humains : il lui indiquerait le chemin le plus sûr vers une nouvelle île s'il respectait les animaux et les plantes qui la peuplaient. Le chef feignit d'accepter mais en réalité, il était bien décidé à suivre l'exemple de ses ancêtres. Selon lui, il n'y avait que comme cela que son peuple prospérait.
C'est ainsi que les humains débarquèrent sur un vaste continent appelé Troisiorme, encore plus fertile que tout ce qu'ils avaient vu jusqu'alors. Plutôt que de chercher à coloniser l'ensemble du territoire tout d'un coup, les humains prirent d'assaut les côtes. En à peine deux ans, ils avaient colonisé tout le contour de Troisiorme et pêchaient à outrance.
Les druides, si peu nombreux, ne parvenaient toujours pas à se faire entendre et assistaient, impuissants, au déclin de leur civilisation.
Au fil du temps, le dieu de l'Océan comprit qu'il avait été berné. Il plaça donc son armée de monstres marins au large de Troisiorme, empêchant quiconque de quitter l'île par bateau. Qu'à cela ne tienne, il restait encore les terres intérieures à conquérir !
La déesse de la Terre n'ignora pas les prières désespérées des druides, lesquels craignaient pour la sécurité des plantes et des animaux de la forêt. Elle déchaîna toutes les maladies du monde sur l'armée du chef des humains. Les survivants battirent en retraite et retournèrent sur les côtes.
C'est ainsi que les humains débarquèrent sur un vaste continent appelé Troisiorme, encore plus fertile que tout ce qu'ils avaient vu jusqu'alors. Plutôt que de chercher à coloniser l'ensemble du territoire tout d'un coup, les humains prirent d'assaut les côtes. En à peine deux ans, ils avaient colonisé tout le contour de Troisiorme et pêchaient à outrance.
Les druides, si peu nombreux, ne parvenaient toujours pas à se faire entendre et assistaient, impuissants, au déclin de leur civilisation.
Au fil du temps, le dieu de l'Océan comprit qu'il avait été berné. Il plaça donc son armée de monstres marins au large de Troisiorme, empêchant quiconque de quitter l'île par bateau. Qu'à cela ne tienne, il restait encore les terres intérieures à conquérir !
La déesse de la Terre n'ignora pas les prières désespérées des druides, lesquels craignaient pour la sécurité des plantes et des animaux de la forêt. Elle déchaîna toutes les maladies du monde sur l'armée du chef des humains. Les survivants battirent en retraite et retournèrent sur les côtes.
Un début de paix
Dès lors, la société humaine se divisa en deux clans : celui du chef, et celui des druides et de leurs alliés. Puisque ces derniers ne voulaient pas vivre selon les règles imposées par l'autre clan, le chef décida de les exclure des côtes.
Certains bannis prirent la mer dans l'espoir de se réconcilier avec le dieu de l'Océan. Ils se virent changés en sirènes et en tritons (créatures mi-humaines, mi-poissons), et vivraient désormais sous l'eau. Ils protégeraient la faune et la flore sous-marines et condamneraient la pêche intensive pratiquée par le clan du chef des humains.
Les autres fuirent vers les terres intérieures et furent transformés en dryades(1) (êtres mi-humains, mi-plantes). Elles assureraient la protection de la forêt et de ses habitants.
(1)Nom féminin désignant aussi les individus de sexe masculin.
Certains bannis prirent la mer dans l'espoir de se réconcilier avec le dieu de l'Océan. Ils se virent changés en sirènes et en tritons (créatures mi-humaines, mi-poissons), et vivraient désormais sous l'eau. Ils protégeraient la faune et la flore sous-marines et condamneraient la pêche intensive pratiquée par le clan du chef des humains.
Les autres fuirent vers les terres intérieures et furent transformés en dryades(1) (êtres mi-humains, mi-plantes). Elles assureraient la protection de la forêt et de ses habitants.
(1)Nom féminin désignant aussi les individus de sexe masculin.
La déesse du Ciel
Puisqu'ils ne pouvaient pas naviguer à la recherche de nouveaux points de pêche sans risquer d'être attaqués par les soldats du dieu de l'Océan, ni chasser dans les terres intérieures à cause des pièges mis en place par les disciples de la déesse de la Terre, les membres du clan du chef des humains (à savoir, les derniers humains d'Edenya) moururent peu à peu de la famine. Sans les précieuses connaissances des druides, ils étaient même incapables de cultiver la terre.
Les survivants prièrent donc la déesse du Ciel, la plus généreuse d'entre toutes les divinités d'Edenya. Dans sa grande mansuétude, elle leur enseigna comment construire des aéronefs (des embarcations capables de voler dans les airs).
Certains y virent là une chance de commencer une nouvelle vie, inspirés par ceux qui avaient rejoint la Terre et l'Océan. Ils promirent à la déesse du Ciel de bien se conduire en se remémorant les avertissements des druides.
Pour les récompenser de leur humilité, la déesse les changea en oiseaux, qui étaient libres d'explorer le monde.
Les humains restés dans les aéronefs étaient plus arrogants que jamais. Ils refusèrent de changer de mode de vie et abattirent plusieurs oiseaux avec leurs flèches de chasseurs, curieux de goûter à cette nouvelle viande.
Furieuse et outrée par tant de cruauté, la déesse du Ciel déclencha une tornade terrible qui détruisit plus de la moitié des aéronefs. Les survivants s'écrasèrent au sommet d'un volcan inactif, au milieu de la dernière île d'Edenya. C'était Quatrial, le domaine du dieu du Feu, endormi depuis des millénaires.
Cette fois-ci, les humains décidèrent de ne pas écouter leur chef, qui avait miraculeusement survécu. Ils pactisèrent avec la déesse de la Terre, qui finit par leur accorder son pardon et leur offrit des terres fertiles ainsi que la magie, pour les protéger du volcan au cas où il se réveillerait et pour les aider à prospérer.
La déesse du Ciel leur accorda aussi une nouvelle chance. Elle leur offrit le vent pour faire tourner les hélices de leurs moulins, ainsi que la musique pour répandre la joie et calmer les ardeurs du dieu du Feu. Lorsque ce dernier avait le sommeil agité, des colonnes incandescentes jaillissaient du sol, mettant en péril cultures et cités.
Quant au dieu de l'Océan, il défendit aux humains de pêcher plus que de raison, sous peine d'être attaqués par son armée monstrueuse.
Le chef des humains dut se plier à ce nouveau mode de vie. Il finit par prendre conscience de ses propres erreurs et mourut, le cœur empli de regrets. Nul ne lui succéda. Les humains avaient déjà fondé leurs propres Cités-États. Chacune était dirigée par un héritier du clan druidique.
Un beau jour, tous les représentants des peuples d'Edenya signèrent un Traité de Paix pour garantir l'harmonie entre tous et sur l'ensemble de la planète, aussi bien sur la Terre, sous l'Océan ou dans le Ciel.
Les survivants prièrent donc la déesse du Ciel, la plus généreuse d'entre toutes les divinités d'Edenya. Dans sa grande mansuétude, elle leur enseigna comment construire des aéronefs (des embarcations capables de voler dans les airs).
Certains y virent là une chance de commencer une nouvelle vie, inspirés par ceux qui avaient rejoint la Terre et l'Océan. Ils promirent à la déesse du Ciel de bien se conduire en se remémorant les avertissements des druides.
Pour les récompenser de leur humilité, la déesse les changea en oiseaux, qui étaient libres d'explorer le monde.
Les humains restés dans les aéronefs étaient plus arrogants que jamais. Ils refusèrent de changer de mode de vie et abattirent plusieurs oiseaux avec leurs flèches de chasseurs, curieux de goûter à cette nouvelle viande.
Furieuse et outrée par tant de cruauté, la déesse du Ciel déclencha une tornade terrible qui détruisit plus de la moitié des aéronefs. Les survivants s'écrasèrent au sommet d'un volcan inactif, au milieu de la dernière île d'Edenya. C'était Quatrial, le domaine du dieu du Feu, endormi depuis des millénaires.
Cette fois-ci, les humains décidèrent de ne pas écouter leur chef, qui avait miraculeusement survécu. Ils pactisèrent avec la déesse de la Terre, qui finit par leur accorder son pardon et leur offrit des terres fertiles ainsi que la magie, pour les protéger du volcan au cas où il se réveillerait et pour les aider à prospérer.
La déesse du Ciel leur accorda aussi une nouvelle chance. Elle leur offrit le vent pour faire tourner les hélices de leurs moulins, ainsi que la musique pour répandre la joie et calmer les ardeurs du dieu du Feu. Lorsque ce dernier avait le sommeil agité, des colonnes incandescentes jaillissaient du sol, mettant en péril cultures et cités.
Quant au dieu de l'Océan, il défendit aux humains de pêcher plus que de raison, sous peine d'être attaqués par son armée monstrueuse.
Le chef des humains dut se plier à ce nouveau mode de vie. Il finit par prendre conscience de ses propres erreurs et mourut, le cœur empli de regrets. Nul ne lui succéda. Les humains avaient déjà fondé leurs propres Cités-États. Chacune était dirigée par un héritier du clan druidique.
Un beau jour, tous les représentants des peuples d'Edenya signèrent un Traité de Paix pour garantir l'harmonie entre tous et sur l'ensemble de la planète, aussi bien sur la Terre, sous l'Océan ou dans le Ciel.